PHILAE (2015)

à Martino TRAVERSA - Editions Leduc
violon - durée : 8’
commande : Philippe ARRII-BLACHETTE
création : 28 octobre 2015, Italie, Parme, Festival Traiettorie
Alexandra GREFFIN KLEIN (violon)

 

Note de programme

Cette œuvre pour violon solo rend hommage au génie humain, capable aujourd'hui de guider un tout petit robot dans l'immensité de l'espace vers une cible non moins minuscule : le noyau de la comète Tchouri. Après plus de dix ans de voyage dans l'espace, Philae a réussi à se poser le 12 novembre 2014 et à envoyer depuis des informations qui ne cessent de révéler des "briques de la vie" jamais observées jusque-là sur un petit corps céleste.

Comme souvent dans mes réalisations musicales, Philae ne cherche pas à décrire ou à raconter, mais plutôt à traduire les impressions que j'ai ressenties au regard des photos qui nous ont été transmises et de cette prouesse technique européenne inouïe.

Dans la partition se succèdent de façon abrupte, le lisse et le rugueux, le clair et l'obscur, le lent et le rapide, le rebond et le statique etc. J'ai voulu également poursuivre mon travail sur la ligne mélodique engagé dès mes premières œuvres, tout en explorant les particularités de jeu et la beauté du timbre du violon. A cet effet, dans l'ensemble de la partition, j'exploite trois matériaux facilement repérables à l'oreille : un motif d'élan (comme ce son "à l'envers" obtenu avec un "lancé d'archet" que l'on entend dès la première mesure et qui va traverser toute l'œuvre) ; puis des notes jouées très rapidement (groupées en constellation harmonique) avec ce mode de jeu "spiccato" si spécifique de l'instrument. Le dernier matériau est une suite de notes répétées sur la deuxième corde à vide du violon ; cette suite prendra de plus en plus d'importance avec une incrustation de notes satellites et, vers la fin de l'œuvre, sa mutation avec des "roulés d'archet" très doux.

Enfin, évoquer cette force qui pousse un petit robot dans l'univers, c'est aussi peut-être évoquer celle qui pousse le chercheur à poursuivre son expérimentation encore plus loin et le compositeur à inventer/créer de nouveaux espaces.

3A

 

Article de presse

Dominique CRESSON, Ouest France, 26 novembre 2015

" ...Lyonel Schmit qui s’attaque à bras-le-corps à l’oeuvre d’Allain Gaussin, Philae. Un goût d’espace s’il en est. Une puissance qui nécessite une virtuosité qui n’a rien à voir avec celle d’un robot. Impressionnant. Nous ne dirons jamais assez tout le respect et l’admiration que nous éprouvons pour le compositeur et l’interprète... "

 

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