OGIVE - transcription pour violon et piano (1992)

à Irvine ARDITTI - Editions Salabert (Paris)
durée : 13’30’’
création : 19 juillet 2012, France, La Grave, Festival Messiaen au pays de la Meije
Da-min KIM (violon), Antoine ALERINI (piano)

 

Note de programme

Cette œuvre tente de résoudre, dans un climat général très méditatif, une dualité culturelle entre deux traditions musicales quasi-antinomiques : l'une occidentale et l'autre extrême-orientale.

Le piano, par sa texture harmonique et son matériau complètement chromatisé, représente la première. Presque toute sa partie est écrite de façon ininterrompue en contrepoint enlacé à deux voix, parfois une troisième et une quatrième voix ont été ajoutées. La notation proposée (avec des ligatures horizontales ondulées) demande à l'interprète de trouver un phrasé rythmique qui lui est propre.

A l'opposé, le violon, très linéaire et modal, s'inspirant un peu de la flûte "Shakuhachi" des musiques bouddhiques zen, évoque la culture extrême-orientale. Son rôle essentiel est de donner, dans un Temps musical beaucoup plus étiré, une autre dimension à la phrase musicale. Celle-ci est le lieu privilégié de tensions et de détentes musicalement exprimées par des mouvements mélismatiques croissants ou décroissants, des anacrouses et des désinences très allongées, une accentuation développée...

Vers les trois-quarts de l'œuvre, et de façon progressive, ces deux mondes musicaux vont se rejoindre en un point culminant très intense pour ne former qu'un seul et unique matériau musical, à l'image des clefs de voûte en "ogive" des cathédrales gothiques.

3A

Poème

Suite à la vie où tend chaque être, renversons l’esprit de fuite aux sources de la connaissance.
Saut fragile sur les larges sphères érosives de l’imaginaire.

                        Appel en sève

                        Eclat condensé

Ici les vagues ivres de la mémoire grattent obstinément. Dissidence ouverte sur le champ
vierge auréolé. Luxure du temps où les rênes intimes se livrent.

                      Effort très lent  –  Migration intense

→ Poème Ogive, p.27 in L'attente... L'absolu, Allain Gaussin, Editions d’écarts, Paris, 2013.

Aucune citation, en partie ou totalité, ne peut se faire sans demande d'autorisation auprès des éditions d'Ecarts.

 

Article de presse

Michèle TOSI, ResMusica.com, Un festival Messiaen résolument contemporain, 21 Juillet 2012

"…Autre pianiste, autre vedette en la personne d’Antoine Alerini dans le dernier concert des jeunes talents qui complétait la liste déjà longue des compositeurs invités: très sollicité lui-aussi… avec Da-Min Kim au violon, il interprétait en création mondiale Ogive d’Allain Gaussin dont il souligne avec autorité le cerne de la trajectoire formelle, le violon, dans un temps très étiré, venant s’inscrire sur la partie conductrice du piano au deuxième tiers de l’œuvre… "

 

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